Pourquoi l'auto-édition a le vent en poupe ?
- Coline Perrone
- 19 févr. 2024
- 3 min de lecture

Depuis quelques années, de nombreux auteurs se lancent dans l'auto-édition, non pas, par dépit comme le disent les mauvaises langues, mais par choix. Pourquoi souhaitent-ils tant se démarquer des maisons d'édition qui ont su faire leurs preuves depuis des siècles ?
Les différents contrats d'édition
Quand un auteur met le point final à son manuscrit, on peut penser qu'il a fait le plus difficile, soit écrire un livre. Mais que nenni messire ! L'auteur va devoir maintenant fabriquer et diffuser son livre, qu'il s'agisse d'un roman, d'un essai, d'un recueil de poésie, ou de quelconque autre ouvrage. Pour cela, il a plusieurs possibilités :
Passer par une maison d'édition à compte d'éditeur : dans ce cas, l'auteur cède, contre une rémunération à hauteur de 10 % environ du prix de vente, le droit à un éditeur de fabriquer, publier et diffuser son roman. Le livre appartient alors à la maison d'édition.
Passer par une maison d'édition à compte d'auteur : la maison d'édition devient alors un prestataire de service qui fabrique et publie le roman pour vous. Très peu d'entre elles par contre assurent la promotion.
Passer par une maison d'édition participative : le contrat proposé assure un partage des coûts entre l'auteur et la maison d'édition. Chacune possède un contrat bien particulier en fonction de ses compétences (fabrication, publication, diffusion) et vous proposera une offre sur-mesure. C'est un peu la loterie, car certaines ont une très bonne réputation tandis que d'autres vous arnaqueront sans état d'âme. Soyez vigilant !
Passer par l'auto-édition : dans ce cas, vous êtes l'entier propriétaire de votre roman et vous vous occupez de tout de A à Z. C'est un travail titanesque, mais vous maîtriserez l'investissement, le prix du livre et sa promotion.
Pourquoi les maisons d'édition à compte d'éditeur perdent de leur superbe ?
Tout simplement parce qu'elles sont submergées de manuscrits et, pour la plupart, n'acceptent même plus de nouveautés, ayant déjà un carnet de publication plein jusqu'en 2026. En effet, quoi qu'on en dise, la lecture et l'écriture se portent à merveille en France, même si le format papier fait la part belle au format numérique. Or, les auteurs désespèrent de se voir éditer un jour, et beaucoup choisissent de s'auto-éditer. La faible rémunération que proposent les maisons d'édition n'est pas pour les convaincre non plus.
Quid des maisons participatives ou à compte d'auteur ? Et bien les auteurs qui ont l'âme d'entrepreneur préfèrent le Do It Yourself plutôt que payer une maison d'édition pour fabriquer le livre à leur place. Ne nous détrompons pas, certains y trouvent leur compte et préfèrent sous-traiter toute la partie fabrication et publication pour ne s'occuper que de la promotion. Néanmoins, il n'est pas étonnant que le nombre grandissant d'auteurs auto-édités soit proportionnel au nombre d'auto-entrepreneurs en France.
Alors l'auto-édition c'est l'Eldorado ?
Pas vraiment non plus. Les maisons d'édition ont l'avantage d'avoir un réseau de diffusion conséquent et d'asseoir une réputation qu'un auteur aura du mal à atteindre seul. De plus, un auteur ne peut pas non plus tout faire soi-même. S'il y a deux postes d'investissement que l'on ne peut supprimer, ce sont la correction et le design. Car, oui, la forme est aussi importante que le fond. Et oui, la beauté extérieure compte autant que la beauté intérieure. Vous ne pourrez attirer des lecteurs si votre livre ressemble à un diaporama PowerPoint des années 2000 ni s'il est bourré de fautes d'orthographe à faire pleurer des larmes de sang. Alors, attachez-vous un illustrateur et un correcteur de confiance et ensuite vous pourrez vous lancer dans les joies de la communication.
Les réseaux sociaux ont certes beaucoup de défauts, mais ils sont un parfait tremplin pour vous faire connaître. Tout comme les blogueuses, les salons littéraires, les séances de dédicaces… Bref, vous avez compris, vous n'allez pas vous ennuyer.
Pour conclure, aucune forme d'édition n'est mauvaise, mais il est indispensable de prendre le temps de la réflexion pour choisir celle qui nous correspond le mieux. Et plus important encore, prenez le temps de bien vous entourer et de demander conseil à ceux qui sont déjà passés par là. Entre auteurs, il faut se serrer les coudes !