La cohérence comme maître-mot du récit
- Coline Perrone
- 21 févr. 2024
- 3 min de lecture

Quand on écrit, on fourmille d'idées. De nombreuses intrigues nous viennent en tête en fonction de l'évolution de nos personnages. Et oui, il est bien connu que si l'auteur est le maître de l'œuvre, les personnages, eux, n'en font qu'à leur tête. Jusqu'au moment où on arrive à la fin du récit et que l'intrigue principale ou secondaire ne trouve pas de conclusion. Et là, c'est le drame !
Qu'entend-t-on par cohérence ?
Commençons par le commencement avec une petite définition selon le dictionnaire Le Robert.
Cohérence : [nom féminin] Liaison, rapport étroit d'idées qui s'accordent entre elles ; absence de contradiction (opposé à incohérence).
Autrement dit, la cohérence permet au récit de s'enchaîner de façon fluide et compréhensible, et à l'intrigue d'avancer pas à pas jusqu'à sa conclusion. La cohérence a aussi une place primordiale dans la temporalité du récit et l'interaction entre les personnages.
La cohérence est d'autant plus difficile à maintenir quand on écrit une série, car les intrigues se poursuivent d'un tome à l'autre dont l'écriture se compte parfois en années. D'où l'importance de s'organiser un minimum pendant l'écriture.
Les points essentiels à prendre en compte
La cohérence des intrigues
Veillez à toujours conclure une situation que vous avez initiée. Si votre personnage doit réunir plusieurs objets pour accomplir une quête (façon jeu vidéo), assurez-vous que chaque objet trouve son utilité avant la fin.
Si la meilleure amie de votre personnage principal a un rendez-vous galant duquel elle parle avec insistance au chapitre 2, faites en sorte que le héros lui demande comment cela s'est passé au chapitre 3, quand il la revoit.
On a trop souvent la mauvaise habitude d'oublier les personnages secondaires en chemin, surtout s'ils ont tendance à se démultiplier au fil des pages.
La cohérence des personnages
Il est très important de faire évoluer ses personnages entre le début et la fin de son roman. Mais il est tout aussi important de ne pas créer de rupture dans leur caractère ou leur profil psychologique.
Un homme taciturne ne peut pas se montrer tout à coup boute-en-train. Une femme timide aura du mal à se lancer dans un discours exaltant devant une foule en délire dès le chapitre 3.
L'évolution du caractère d'un personnage doit se faire de façon graduelle et via des moments clés qui l'aideront à changer son caractère.
La cohérence dans la temporalité
C'est quand on se laisse guider par l'action qu'on a le plus tendance à créer des ruptures temporelles. Si le personnage doit se déplacer de Paris à Marseille pour son enquête, il va devoir compter quelques heures de trajet, n'en déplaise à l'inspecteur frustré et pressé par le temps.
De la même façon, le petit voisin de l'héroïne qui est devenu un beau gosse de dix-huit ans ne pouvait pas avoir dix ans il y a cinq ans. Oui, ça paraît évident dit comme ça, mais ce genre de petites erreurs arrive plus souvent qu'on ne le croit.
La cohérence dans l'écriture
Si on s'intéresse plutôt à la forme, veillez à toujours utiliser le même style et à uniformiser vos écrits. Je vais encore passer par des exemples pour être plus claire :
choisissez une seule version pour un même mot : événement ou évènement
choisissez une seule façon d'écrire les chiffres : tout en lettre ? Seulement les dates en chiffres ?
Comment ne pas se perdre dans les méandres de l'incohérence ?
C'est triste à dire, mais il n'y a rien de tel que les bons vieux tableaux et les bonnes vieilles timelines. Notez tout ce dont vous pensez que vous ne vous souviendrez pas. Ayant moi-même une mémoire de poisson rouge, je suis obligée de tout référencer pour ne pas me perdre. C'est un travail fastidieux, mais cela l'est encore plus quand vous vous apercevez à la fin de votre manuscrit que le fond ou la forme de votre roman n'est pas cohérent et qu'il va falloir tout reprendre depuis le début.
Et si vous avez peur que quelque chose vous ait échappé malgré tout, pas de panique, les bêta-lecteurs sont faits pour ça. Relevez toutes les petites incohérences que vous ne voyez plus en tant qu'auteur, car après la vingt-deuxième relecture votre manuscrit vous sort par les yeux. Alors haut les cœurs et à vos claviers !